- Information du Film:
- Titre original : Snow White and the Seven Dwarfs
- Titre Francaise : Blanche Neige et les Sept Nains
- Production : Walt Disney Animation Studios
- Date de sortie USA : Le 21 Décembre 1937
- Réalisation : Walt Disney, David Hand
- Musique : Frank Churchill, Leigh Harline, Larry Morey, Paul J.Smith
- Durée : 83 minutes
- Genre : Animation
- Synopsis
A son réveil, elle fait la connaissance de Prof, Simplet, Grincheux, Joyeux, Dormeur, Timide et Atchoum. Mais le Miroir Magique de la méchante Reine lui révèle la présence de Blanche Neige dans la forêt. Furieuse, elle se déguise en vieille mendiante, et profite de l'absence des Sept Nains pour convaincre la jeune ingénue de croquer dans une pomme empoisonnée. Surprise puis poursuivie par les Sept Nains, la méchante Reine tombe dans un ravin. Mais il est déjà trop tard : Blanche Neige a plongé dans un profond sommeil...
- La Bande Originale (Thème Principal)
2. Miroir Magique 1:25
3. Je Souhaite / Un Chant 3:06
4. Le Thème De La Reine 0:44
5. Loin Dans La Forêt 2:25
6. Mes Amis Les Animaux / Un Sourire En Chantant 4:23
7. Comme Une Maison De Poupée 2:46
8. Sifflez En Travaillant 3:24
9. Heigh-Ho ! 2:46
10. Qu'Il Y A-T-Il À L'Étage ? 1:15
11. Il Y A De L'Orage Dans L'Air 4:19
12. C'Est Une Fille 4:26
13. Hourra, Elle Reste 2:48
14. On Se Lave ! 4:25
15. Ah ! Le Piège ! 4:05
16. La Tyrolienne Des Nains 4:35
17. Un Jour, Mon Prince Viendra 1:53
18. Des Rêves Adorables 2:28
19. Drôle De Mort 2:02
20. Grincheux Se Sent Concerné 2:06
21. En Cuisine 3:02
22. Goûtez Un Morceau 1:26
23. Chorale Pour Blanche-Neige 1:05
24. Premier Baiser D'Amour 4:08
25. Dîner En Musique 2:35
26. Jamais Vieux, Toujours Jeune ! 3:20
- La critique
La genèse du film remonte donc à 1934. Walt Disney voulait que son studio se consacre à une activité plus prestigieuse et plus rentable que les courts-métrages. En effet, si le succès était au rendez-vous avec Mickey Mouse, apparu en 1928, la plus célèbre des souris étant devenue un véritable phénomène de société, son papa n'entendait pas se laisser enfermer par une seule création. Walt Disney décide de mener aussitôt une politique de diversification de sa production qui se concrétise, dès 1929, par une nouvelle série, les Silly Symphonies, axée sur la musique et les contes populaires. Il l'utilise d'ailleurs très vite pour tester un grand nombre d'idées et de techniques. Une fois encore, le public est au rendez-vous et lui accorde un accueil enthousiaste dont l'un des moments les plus remarquables est assurément le triomphe réservé à un épisode de la série : Les Trois Petits Cochons . Mais Walt Disney n'était toujours pas convaincu du caractère pérenne de ses productions. La mode passée, il craignait par-dessus tout, une "ringardisation" de ses produits et une bouderie du public. Le succès présent, aussi grand soit-il, des Mickey Mouse et des Silly Symphonies ne constituait pas en effet une assurance pour la vie. Dès lors, tout naturellement, l'idée d'un long-métrage traversa l'esprit du Maître au point d'en devenir bientôt une obsession. Walt Disney, seul contre tous, était persuadé qu'un film d'animation mettrait sa compagnie à l'abri du besoin et pour longtemps. Ainsi, un fameux soir de 1934, il réunit toute son équipe et lui annonce le défi qu'il souhaite voir relever. Il raconte le film avec moult détails et précise méticuleusement la manière dont il le conçoit. Il en fredonne même certaines des chansons. Blanche Neige et les Sept Nains était assurément déjà vivant dans la tête du Papa de Mickey.
Les frères Jacob et Wilhelm Grimm sont nés à Hanau, en Allemagne, respectivement le 4 janvier 1785 et le 24 février 1786. Si le premier écrit plutôt des oeuvres scientifiques, le second lui se tourne vers la critique littéraire. Parallèlement, ils s'intéressent, tous deux, aux contes populaires de leur pays. Il entreprennent ainsi de les réunir et font, à ce titre, un travail impressionnant de recherche. Ils les publient, enfin, entre 1812 et 1829, sous le titre de Kinder-und Hausmärchen, (Contes pour les enfants et les parents). Deux volumes seront nécessaires. Une nouvelle édition paraît en 1857. Complétée d'histoires inédites, elle prend le titre, universellement connu depuis, des Contes de Grimm et contient la fameuse aventure de Blanche Neige.
Une jeune fille plus "réelle" apparaît ainsi, malicieusement, en 1934 dans le court-métrage The Goddess of Spring. Mais le résultat reste, somme toute, décevant et la marge de progrès apparaît encore immense. Les décors doivent aussi, quant à eux, gagner en qualité. Il est hors de question, en effet, de se contenter de paysages plats et peu crédibles. Il se devaient d'être plus réels et de gagner en profondeur. L'effet recherché est finalement possible grâce à la caméra multiplane. Outil innovant, elle permet, il est vrai, de filmer plusieurs parties de décors en espaçant ceux-ci d'une distance paramétrable, délivrant un effet de profondeur saisissant. Comme pour la princesse, le procédé est testé dans un épisode de Silly Symphonies, en 1937. Le résultat est bluffant : The Old Mill remporte un Oscar pour couronner ce qui constitue, à l'époque, une avancée notable dans le monde de l'animation.
Deux nains concentrent en eux le résultat du travail exceptionnel réalisé par les artistes de Disney. Grincheux, en premier lieu, connaît une évolution dans ses sentiments envers la jeune fille, qui passent du rejet à l'adoration, tellement bien retranscrite qu'elle émeut le spectateur à l'extrême. Ce dernier partage d'ailleurs à coups sûrs ses larmes au moment tragique de la disparition de la belle. Simplet, ensuite, porte sur ses frêles épaules les ressorts comiques du film. L'idée de génie est assurément de l'avoir rendu muet lui faisant endosser, avec bonheur, le rôle de pantomime. Véritable mine de gags, il aère, de ses prestations comiques fines, le film tout entier qui, sans lui, aurait assurément viré au simple drame pesant.
Face la jeune fille pure, naïve et douce, le contraste se veut total avec la Reine. Certes, elle est tout aussi belle mais la douceur a laissé la place, chez elle, à la froideur tandis que la pureté cède devant sa noirceur implacable. Sa méchanceté ressort jusque dans ses traits et trouve naturellement une apogée caricaturale dans sa transformation en méchante sorcière. Blanche Neige et les Sept Nains devient à cet égard réellement effrayant : les décors sont alors morbides, les effets spéciaux spectaculaires, la musique effrayante. Le tout premier Disney prend curieusement son public à rebrousse-poil et n'hésite pas à susciter la peur. Tout le génie est ici : emmener le spectateur là où il ne s'y attend pas !
Blanche Neige et les Sept Nains demande trois ans de travail. Alors que tout Hollywood parle du chantier et raille "La folie de Disney", le papa de Mickey tient bon, contre vents et marées. Il reste persuadé de sa capacité à élever, à l'occasion de la sortie de son premier long métrage, le cinéma d'animation au rang d'art à part entière. Et il gagne son pari ! A la réussite économique du projet, s'ajoute en effet le succès critique. Blanche Neige et les Sept Nains est ainsi nommé pour l'Oscar de la meilleure musique et Walt Disney reçoit un Oscar spécial, accompagné de sept petits, des mains de Shirley Temple pour son audace. Car les craintes tombent bien vite et les critiques se taisent aussitôt, devant le triomphe du film. Le soir de la première, ses détracteurs sont à la fois émerveillés et enchantés. Ils l'ovationnent et, revirement de convictions radical, sont instantanément persuadés que le public assistera sans mal à un dessin animé de plus d'une heure - une première pour l'époque ! A travers le monde, la critique est unanime et le public se rue dans les salles. A Paris, le film reste à l'affiche 31 semaines : un exploit ! Le retour sur investissement dépasse l'entendement.
Blanche Neige et les Sept Nains est tout simplement un chef d'œuvre du cinéma. Le premier des grands dessins animés de Walt Disney, avec sa musique et son humour inoubliables, est en effet un trésor inestimable, tant, jamais jusqu'alors, aucune œuvre d'animation n'était parvenue à capter aussi bien l'imagination et toucher le cœur des gens.
Enchantant des générations entières de spectateurs, à travers le monde, Blanche Neige et les Sept Nains est un film éternel.
- Les Covers DVD ET BD Ray


Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire